Qu’est-ce qu’un multipotentiel ?

 Et si la vulnérabilité était ta plus grande ressource ? T’es-tu déjà demandé, toi qui réfléchis tout le temps, (même quand tu ne le veux pas) si ton fonctionnement pouvait être une vraie force ? As-tu déjà imaginé que tu pouvais ne pas être seul dans cette « galère » et que d’autres pouvaient vraiment TE comprendre ? As-tu déjà pensé un seul instant, qu’avec très peu de petits réglages et un décalage de ta propre auto-analyse, tu pourrais passer du désarroi au plus grand des bonheurs ?

Commençons notre aventure commune par une approche, certes un peu théorique, mais nécessaire pour brosser une première esquisse du sujet et tenter de calibrer ce qu’on entend par « mulitpotentiel ». Vois le comme les premières contours d’un dessin, des pistes à « valider » avant toute chose, une première prise de connaissance et de conscience.

Qu’est-ce qu’on entend par multipotentiel ?

     « La multipotentialité est un terme éducatif et psychologique, (utilisé pour la première fois en 1972 par R.H Frederickson) qui se réfère à la capacité et à la préférence d’une personne d’exceller dans deux ou plus de deux champs différents      Il peut également se référer à une personne dont les intérêts s’étendent sur plusieurs domaines, plutôt que d’être fort dans un seul. Ces traits sont appelés multipotentialites, tandis que le terme « multipotentialiste » est plutôt employé pour les personnes présentant ce trait de caractère.      En revanche, les personnes dont les intérêts se trouvent globalement dans un même domaine sont appelés « spécialistes ». »

Choix d’auteur : multipotentialiste étant définitivement trop long à écrire ;-), nous utiliserons le terme de multipotentiel, que ce soit pour se référer à la personne ou aux traits de caractère. L’important n’étant pas le nom mais bien la réalité qu’il revêt et comment le vivre au mieux pour une belle vie épanouie !

Qu’est-ce que ça veut dire ?

Le Multipotentiel d’un point de vue neurologique est défini comme possédant un « mode de câblage neuronal » différent de la majorité mais ne sous tend en rien une anormalité et ne fait référence à aucun trouble mental quelconque. Christel Petitcollin « Je pense trop » dit que dans la petite enfance, entre 3 et 6 ans, un tri neuronal se fait de manière naturelle : l’enfant élimine des milliards de neurones et de connexions électriques qui ne lui sont pas indispensables.
Il serait, hypothèse avancée par Sophie Revil (dans le cerveau d’Hugo) moins drastique chez les sur-efficients, ci-nommés les Multipotentiels.
Il s’agirait donc d’un point de vue neurologique, bien plus qu’un nombre supplémentaire de neurones, d’une plus grande connectivité entre ceux-ci et d’un mode de câblage en arborescence différent de celui des « spécialistes » dont le mode de câblage sera qualifié de séquentiel. Cette arborescence explique le « bouillonnement d’idées » évoqué par de nombreux Multipotentiels !

Nous pourrions schématiser de la façon suivante pour simplifier :

Le « spécialiste » est celui qui a trouvé sa « vocation ». Il se forme alors, étudie, développe ses compétences et s’en va, si le cœur ou les ambitions lui en disent, sur la voie de l’expertise.
Les Multipotentiels ont quant à eux, souvent peine à trouver leur vocation. Non par manque d’intérêt mais plutôt par intérêt pour trop de choses. Le choix leur est douloureux car ils veulent tout, tout à la fois et ont très souvent de nombreux centres d’intérêt. Ajouté à cela, s’il n’a pas été « détecté », le sentiment d’être « à part », perdu et incompris par les autres.

Ce câblage particulier leur permet de faire du lien entre des sujets très épars. Pour revenir à Emilie Wapnick, elle évoque cette capacité qu’on les Multipotentiels de combiner 2 ou 3 domaines et de créer quelque chose de neuf à l’intersection, comme une capacité de connecter des choses qui ne le sont pas encore et met en avant leur grand potentiel de créativité.

Ce qui rejoint la définition même de la créativité (Wikipédia est mon « ami ») qui la décrit comme :

« la capacité d’un individu ou d’un groupe à imaginer et mettre en oeuvre un concept neuf, un objet nouveau ou à découvrir une solution originale à un problème ».

Et enfin, Jeanne Siaud-Facchin dans son livre (une bible à mon avis) « Trop intelligent pour être heureux » insiste sur le même principe de différence entre un multi et un spécialiste :

« Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il ne s’agit pas d’être quantitativement plus intelligent, mais de disposer d’une intelligence qualitativement différente. Ce n’est vraiment pas la même chose » !

Et d’affirmer que Les deux facettes principales du Multipotentiel sont l’intellectuel et l’affectif !

Et d’insister enfin sur la relativité de cette forme de personnalité, souvent vue par l’extérieur comme « enviable » ou « supérieure » :

« Etre surdoué n’est ni une chance insolente, ni une bénédiction des dieux, ni un don privilégié, ni une surintelligence enviable. C’est une personnalité singulière aux multiples ressources intellectuelles et affectives dont le potentiel ne pourra s’inscrire comme une force dans l’ensemble de la personnalité que si et seulement si cette composante est connue, comprise et reconnue »

D’autres terminologie pour connecter :

Ce fonctionnement n’est évidemment pas une nouveauté ! Cependant, la dénomination de multipotentiallité est assez récente ce qui la rend aujourd’hui bien plus répandue, dans l’air du temps et concernant mon propos, plus intéressante car source de nouvelles approches, dépoussiérant d’anciennes théories parfois obsolètes et ce grâce notamment aux avancées importantes des neuro-sciences qui tendent à mieux comprendre la différence de fonctionnement neuronal des multipotentiels.

Si ce terme est nouveau pour toi, passons en revue ses grands frères ou d’autres termino, dont tu as peut-être entendu parler un jour ou l’autre : Sur-doué, douance, Haut potentiel, Haut QI, polymathe, « Renaissance soul », slasher … pour les plus connus.

Tous n’ont pas exactement les mêmes définitions et les experts ne sont pas tous d’accord entre eux. Certains correspondent plus à un mode de fonctionnement qu’à des traits de caractère. Mon objectif n’étant à ce stade, ni de discuter sémantique, ni de débattre ou de créer un lexique complet en 3 volumes, je me suis arrêtée pour cet article à une autre dénomination que j’ai trouvée, proche de la multipotentialité qui correspond le plus à ma réalité, ma sensibilité, mon expérience et peut-être (je l’espère) à la tienne aussi.    

Le scanner de Barbara Sher

« Refuse to choose : a revolutionary program for doing everythong you love »

Cet auteur compare le multipotentiel à un scanner qui va, plutôt que d’approfondir un sujet ou une matière choisie, « scanner » l’horizon de ses nombreux intérêts pour satisfaire sa curiosité et sa soif de savoir mais ne pas s’appesantir, une fois le plaisir assouvi. Pourquoi ? Car il aura trouvé ce qu’il cherchait dans le sujet choisi. Sa définition du scanner est très proche de celle du multipotentiel. Elle définira des typologies mais insiste sur le fait que chacun pourra se retrouver dans plusieurs typo. Elles ne sont donc ni strictes, ni restrictives… L’objectif n’étant pas un étiquetage enfermant, mais un encouragement à découvrir le puzzle de sa vie par le « fil rouge » : C’est la motivation profonde des choix faits. La question essentielle à soulever pour comprendre et admettre que si une tâche est commencée et/ou arrêtée, ce n’est jamais sans raison valable. Ce fil rouge est le MOTEUR et non une fin en soi. C’est le point commun, l’élément motivationnel que le Multipotentiel utilise, souvent sans le savoir, pour tout ce qu’il entreprend ou dans tout ce qui l’anime. Ce fil rouge permettra de mettre en lumière les processus principaux et le lien qui existe entre les différentes activités du multipotentiel. C’est son puzzle de vie en construction. Le Multipotentiel ou le scanner en effet et c’est une de ses grandes forces, est la re-création permanente.  

 Les caractéristiques principales d’un MP 

Je n’aime pas les étiquettes, les diagnostics, les réductions ou les enfermements, sache le 👿 . Mais force a été de constater que de lire un jour, alors que tu te sens « à côté de la plaque », incompris, solitaire et résigné, des mots que tu as l’impression d’avoir écrit toi-même dans ton journal intime ; mots qui te suivent depuis l’enfance. Cela fait un bien fou et déjà, sans imaginer ou envisager le reste, ce sentiment de libération en vaut à lui seul le détour ! Prends le comme vision globale des principales particularités que l’on peut attribuer à ton profil de multipotentiel. En insistant sur le fait qu’il existe évidemment différents types de Multipotentiels et que tous les traits décrits ci-dessous ne doivent pas être réunis pour être « validés » Multipotentiel . C’est une première grille de lecture.    

Quelques talents et traits de caractères principaux :

L’apprentissage & la curiosité Tu es avide de connaissance et travaille en transdisciplinarité ; celle-ci actionnant ton amour d’innover, de connecter et d’inventer. Un sujet nouveau ne t’intéresse pas : Il te passionne ! Tu apprends beaucoup et vite jusqu’à épuisement de ta curiosité qui peut-être fulgurante et s’éteindre rapidement aussi. Tu es capable d’une grande concentration si le sujet éveille ton intérêt et d’emmagasiner des tonnes d’informations et des détails que tu es parfois le seul à voir… Ton sens de l’observation est très développé et tu te demandes parfois où tu ranges tout cela.

Le besoin de nouveauté Tu peux passer pour un zappeur ou un instable à la lecture de ton CV. Cette attitude, non valorisée en France notamment, est bien plus liée à un ennui rapide une fois le tour de la question ou du poste fait plutôt qu’un manque d’adaptation. Tu t’ennuies, tu quittes. Les autres changements peuvent aussi être dus à des promotions internes rapides. Ton besoin de variété est une constante, assumée ou pas.

Hybridation d’activités = créativité Mené par cette soif de connaissances, tu peux mener en même temps plusieurs activités, professionnelles ou non mais chacune, même si d’apparence distincte sont toujours liées, d’une manière ou d’une autre plutôt que superposées. Elles serviront le même objectif final.

L’enthousiasme Toujours lié à la soif de connaissances et la curiosité, l’enthousiasme est l’énergie dominante libérée lors de l’immersion dans une activité nouvelle ou une nouvelle découverte. C’est ton moteur et ta particularité. Alors que la majorité des gens ressentent un stress devant un changement d’habitude, tu ne te sens vraiment « dans ton jardin » que lorsque tu démarres une nouvelle activité, ou tâche ou découverte. Tu peux en devenir un éternel débutant, puisque ton désintérêt arrive souvent bien avant l’expertise.

La mémoire : « Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme » dirait notre ami Lavoisier. Rien n’est perdu. Lorsque l’emmagasinage est terminé, même si tu passes à autre chose, les informations ne sont ni perdues, ni oubliées. La manière particulière de gérer l’information et de lier à celle-ci ton hypersensibilité, te permet de récupérer des données dont tu as besoin par un autre biais que la seule rétention mémorielle « cognitive ». Des sensations peuvent être associées à une connaissance, permettant alors une récupération d’info par de multiples canaux. Une odeur par exemple peut faire surgir en une fraction de seconde un souvenir sans avoir aucun rapport avec la situation en cours.

Rapidité de traitement de l’info Marie Elaine Jacobsen décrit « une tendance à faire montre d’une pensée flexible et d’une perceptibilité inhabituelle, d’une capacité à percevoir en même temps tous les aspects d’une même problématique et les conflits de vision qu’elle peut générer et d’une capacité à pouvoir rapidement cerner les problèmes et les réinterpréter au-delà des évidences, combinant leurs forces intellectuelles pour trouver des solutions réalistes et efficaces » – Marie Elaine Jacobsen => Éveiller le géant endormi.

En quête perpétuelle Vérité, Sens, Intégrité morale et Idéalisme Les quatre sont imbriqués pour ma part. Le mensonge étant contraire et ingérable avec la lucidité dont tu as toujours fait preuve. Ton insatiable curiosité est menée par une quête de vérité et de sens à ta vie et à la vie en général. L’intégrité est une obligation qui découle de cela…., et partant par là, il n’y a qu’un pas pour comprendre que l’idéalisme soutient tous tes comportements.

L’hypersensibilité Les sens sont développés et activés en permanence. A l’extrême, on parle aussi de tendance à l’hyperesthésie : un bruit ou une odeur peuvent te devenir insupportable par saturation de l’un des sens. Les 5 ne sont pas forcément sur-développés mais les capteurs sont en général très sensibles.

Humour Souvent décalé, l’humour est ton bouclier de prédilection et décrit remarquablement comme « Une habile manipulation des émotions qui deviennent transmissibles sous une forme cognitivement correcte et appréciée » par Jeanne Siaud-Facchin*

Un défaut !!! Passons aux choses qui fâchent… Le revers de la médaille. Tu n’est pas toujours facile à gérer, spécialement si tu ne sais pas trop pourquoi tu as ces réactions, ni qu’en faire, et que ton sentiment dominant est d’être « seul au monde ».

Les plus grandes difficultés = le revers de la médaille

Je ne vais pas m’appesantir sur ces difficultés car tu les connais par cœur. Le but de cet « état des lieux » est, à ce stade, de partager mon grand espoir que la connaissance de soi, d’autant plus si on ne rentre pas dans les grilles classiques et dominantes, est le point de départ de tout le chemin positif à faire pour ré injecter du sens, là où il y en plus !

Incompréhension des autres face à ton mode de fonctionnement !

  • Ignorance de ton propre état = imposture comme système de pensée.
  • Le doute permanent et la remise en question.
  • Faire un choix alors que plein de choses te plaisent ou que tu te sens dans la capacité de « tout faire » (ou presque, dans tes domaines de prédilection).
  • Débutant éternel et donc, gagner ta vie peut être problématique : l’expertise te parait une quête bien compliquée.
  • Sentiment d’inachèvement répétitif.
  • Hyper- conscience du caractère relatif de tes actions.
  • L’intégrité n’est pas une valeur à acquérir, c’est une camisole.
  • Des humeurs Up and down difficile à supporter (ON/OFF).
  • Intolérance à l’ennui = créateur d’angoisse.
  • Claustrophobe de la répétition.
  • Perdre le fil et « te noyer dans un verre d’eau » par hyperactivité mentale : entraînent des difficultés à commencer… ou finir une tâche.

Beaucoup de mots sur des maux. Difficiles à lire mais tellement soulageant de se voir ainsi décrit comme si je te connaissais, non ? Très heureuse si cela te fait battre le cœur plus vite, ce n’est qu’un voyage au creux de soi. Je t’encourage à suivre le lien ci-dessous, il t’emmène maintenant vers une partie qu’on néglige souvent, nous attardant trop sur le mental. Le corps en fait les frais et les mots qu’on néglige crient bien souvent au travers de maux bien physiques ! Ecrit par mon zèbre de mari, qui tente de comprendre POURQUOI bien souvent … C’est par ici : En route pour un voyage commun ! 

Si tu désires réagir, je t’encourage à me laisser un commentaire ci-dessous et si tu penses qu’il peut aider une autre personne, offre-lui de bon coeur en le partageant.  Que ta journée soit belle !
Lara, Multipotentiologue avertie !

Ce qu’il ne faut pas manquer !