Je poursuis mon voyage au sein de la transformation de regard d’un multi qui, un jour, est prêt à re-visiter sa vie et ses choix, pour accéder à un nouveau voyage, le sien !

J’ai assisté, ces dernières semaines, à pas moins de 5 miracles de reconnexion … et, à chaque fois, je revis ce petit miracle que j’ai moi-même vécu il y a 3 ans maintenant.

Je suis extrêmement heureuse d’être le témoin de ces moments magiques et rassurée aussi de voir qu’il ne faut pas 3 ans pour passer ce cap et ça, c’est vraiment, mais vraiment une belle motivation ressentie pour poursuivre ce que j’ai entamé !

 

Je me confirme aussi, chaque semaine, que je ne m‘abandonnerai pas en route cette fois !

 

Comme je suis, tous les lundis, en contact avec de nouvelles personnes qui désirent franchir ce pas, impatientes de changer leur vue et inquiètes aussi de rencontrer un faux espoir une nouvelle fois, j’avais envie de te transmettre le plus justement possible (c’est-à-dire en résonance avec ce que je vis et non ce que je crois) quelques points communs entre tous ces « (r )éveils », qui relèvent tous du même processus, alors que ce sont des situations de vie totalement différentes.

 

J’utilise le « on » pour m’englober .. Parce que faire le pont entre ce que je vois et ce que je vis n’est pas chose aisée … question intransigeante de mon exigence de cohérence interne (ouaip, ça, c’est LE PRIX A PAYER)

 

Comment savoir si on est prêt pour franchir ce cap si difficile ?

Les indices probants

  1. On sait qu’on touche une frontière mais on n’arrive pas à passer de l’autre côté face à un mur de « peur », voire de « terreur » si la peur n’est pas détectable.
  2. On tente, habité-e par cet élan intérieur connu depuis toujours, même s’il a pris différentes formes/intensités/noms/ de traverser ce creuset qui nous sépare de notre MOI profond, de quelques enjambées, d’un saut peut-être mais si difficile à franchir
  3. On est habité par une vieille sensation de « déjà vécu » qui nous tient par le bout du t’shirt et nous souffle un « noooon, n’y va pas … tu vas peut-être tout perdre »
  4. On a l’intuition profonde, avec cette sensation de frustration, colère, désespoir, rage parfois, d’être vraiment tout près de la délivrance mais qu’un miroir sans teint nous sépare de notre double que l’on tente de ré-intégrer pour être enfin SOI dans toute son unicité. Ou, pour utiliser les mots d’Emmanuel « pour unifier ses multiples facettes ».

 

Tous les obstacles qui viennent, comme des tentateurs de « non action », se poser sur notre route au moment de franchir ce pas … et qui nous font nous arrêter dans notre élan, voire nous faire reculer ou faire demi-tour, sont à lire avec une nouvelle paire de lunettes que je vais tenter de te prêter en cette lecture.

 

Accroche toi, c’est copieux !

 

D’aucun nomme ces obstacles :  « excuses »  mais finalement, ce terme est connoté et bien injuste face à la réelle souffrance ressentie des « sauteurs volontaires »

(exemples d’excuses : tu te trouves des excuses pour ne pas faire ceci ou cela; tu ne veux pas regarder la réalité en face, tu as peur d’y aller parce que …. etc)

Il ne s’agit pas d’excuses !! Arrête de penser que c’en est … Les nommer « excuses », c’est négliger, ne pas prendre en compte, ne pas vouloir voir que ce qui t’arrête dans ton élan est bien plus profond et bien plus structurel à ta survie psychique que tu ne le penses; ou du moins l’était à l’origine !

 

Voilà un point que je tiens à prendre le temps de développer. Cette croyance du « qui veut peut » que j’ai déjà évoquée précédemment.

J’ai longtemps pensé que cela n’était propre qu’à moi. Seule dans ma tête, et encline à « accepter » (bon gré malgré) les adjectifs me limitant dans mes potentiels.

  • Tu es « soupe au lait », tu es « caractérielle » ou plus ampoulé « tu as DU caractère »
  • Tu ne finis jamais ce que tu as commencé
  • Tu es plus fragile que tu ne le penses (celle là m’a arrêté net … pendant 10 ans et lancée par mon « bourreau » au départ de notre duel définitif – à lire ici )

Le « tu es …. » tue

C’est un bon indicateur du lieu où tu te situes aussi, une fois que tu comprends que ce qui t’est « prêté » en terme de qualificatif n’est que le reflet de notre besoin HUMAIN de contenir ce qui nous échappe. Cela semble nous aider à maintenir acceptable notre angoisse existentielle et notre impuissance face à ce qui nous attend mais dont on ne parle pas : « la fin de notre vie » ! (et c’est bien malheureux, j’y reviendrai) En gros, ce qui t’est prêté, dit de toi est enfermant et réducteur. Nous ne pouvons être « défini » at vitam par une caractéristique temporaire. Elle est là pour poser un « cadre » rassurant à celui qui te taxe. Nous le faisons tous. Cela répond à notre besoin de certitude et de « contrôle ».

Ce besoin de CERTITUDE est grand, pour tous les hommes MAIS, certains, structurellement, peuvent en devenir prisonnier … Je les nomme une fois de plus, pour une meilleure compréhension je l’espère de mon propos : l’Enfant HYPERSENSIBLE (le zèbre, le multipote etc etc)

Ce besoin de certitude démarre très jeune, très très jeune et n’est que la REACTION physio-psychologique d’un élément déclencheur qui s’appelle « L’INSECURITE ». J’ai compris, après maintes contorsions cérébrales et changements d’angles, qu’il ne s’agit pas de faire un procès à un coupable (perte de temps) mais à l’observation que certains petits d’Hommes, munis de capteurs hypersensibles (ou manque de filtres) se sentent en « danger de mort psychique » et développent alors, de manière proportionnelles, des mécanismes de défense en vue de leur survie ! L’insécurité ressentie est réelle et elle est affective. Cela laisse des traces qui seront, peu à peu, non effacées mais recouvertes pour s’adapter à la vie.

Je résume, je compacte mais force est de constater qu’elle nous est commune (multipotes) et que le processus qui s’enclenche peut alors être mieux compris et re-visité pour re-connecter à celui qu’on essaye de sauver, lors de toutes nos tentatives pour « trouver notre place », ou « être en paix ».

Un processus de réparation s’enclenche alors maiiiiiiis le cercle est vicieux !

Il s’agit, pour rompre le charme, de remonter là où le processus s’est enclenché. Cela veut dire de proposer au « terrorisé amnésique »  (oui, l’amnésie est protectrice) de retourner à l’endroit exact du moment où cette terreur a été ressentie !

Okayyyyyy, c’est comme de dire « saute dans le vide maintenant » !!! Tu imagines mieux peut-être, si tu suis bien mon raisonnement, L’IMPOSSIBILITE pour ton amygdale (oui, tu sais, la bébête qui te protège des dangers) de te laisser faire ce geste alors qu’elle a été programmée pour t’en empêcher coûte que coûte ???!!!

Je reviens au mot « excuse » maintenant pour bien te faire piger que ce terme ne peut en aucun cas t’être utile pour ce que tu cherches avidement. Ce n’est pas la bonne piste !!! Ce terme fait partie des « faux-amis » et, tant que tu restes accroché à eux, tu n’avanceras pas d’un iota. Tu referas le parcours fléché que tu as dessiné et qui t’amènera TOUJOURS au même point.

De l’autre côté du ring (en face de l’amygdale), quelque chose est poussé à résoudre ton problème initial. Nous fonctionnons TOUS comme cela ! Le psychisme HUMAIN cherche à résoudre le problème en nous remettant dans des situations identiques ! Ceci explique le POURQUOI des schémas répétitifs, chiantissimes au demeurant… tant qu’ils ne sont pas décryptés en terme de processus; car c’est eux qui t’indiquent le chemin à remonter à l’envers.

 

Nous, on se dit : merdicus !! J’ai pas d’chance, je me retrouve A NOUVEAU avec ce même problème insoluble.

Le rebelle se dirait : « p*****  tous des cons »

Le blasé : « eeeet merdeuuuu, c’est reparti »

Le teigneux : « cette fois, je vais leur faire sentir la misère »

Le dépressif : « c’est toujours à moi que ça arrive »

Le fatigué : « j’en peux plus, j’abandonne … chui vraiment nul finalement »

Une fois de plus, l’analyse est mauvaise. Lorsqu’on comprend réellement que nous re-jouons, comme « un jour sans fin » (yes, je sais pourquoi ce film me parlait), la même scène POUR RESOUDRE le problème initial, YESSSSSS, on peut ENFIN prendre le recul nécessaire pour se préparer au saut !!

Nous pouvons alors, et alors seulement, préparer notre sac de voyage pour non plus « essayer au hasard » MAIS avec la certitude de concrètement rompre le charme et écrire notre nouvelle épopée jusqu’au bout, avec notre propre plume. Sans ce saut …. Tu sais déjà ce que tu vas revivre. C’est comme s’il te manquait toujours un élément, une clé.

 

Okayyyyy, je capte. Et … comment fait-on ce saut ?

Déjà, il est important que ce qui a été écrit ci-dessus te connecte.

La connexion à tes ressentis doit te faire ceci : « oui, ça me parle »

Lorsque le « ça me parle » arrive vraiment, tu peux être certain-e que la partie de toi qui en peut plus de tester des trucs en sachant que c’est vain, est prête temporellement à jouer le je(u) du saut. Sans cette connexion, cela t’indique que tu n’es pas prêt( e) et tu seras alors en mode « défensif » bien malgré toi. Rappelle toi : la VOLONTE n’a strictement rien à foutre dans la partie, à ce stade là !

Ceci n’est évidemment pas un « jugement de valeur », soyons claire. C’est ce que j’ai vécu pendant de longs mois de tentatives personnelles. Quand c’est pas l’heure, c’est pas l’heure.

Eeeeet qu’est-ce qui se passe quand on « re-connecte » à cette étape de « primo-terreur » ?? Ca fait mal ??

Ca fait peur surtout et c’est ce qui nous bloque. C’est pour cette raison que s’il y a UN moment dans ta vie où tu dois trouver de l’aide, c’est bien celui-là !!

Ca fout la trouille parce que, une fois de plus, le message de ton cerveau est biaisé. Il a collé la « primo-peur » avec « danger », « à éviter ». Mais, et c’est là que l’on reprend de la hauteur : cette primo-peur n’existe plus; enfin plutôt « l’objet » qui a déclenché cette primo peur n’existe plus. C’est comme les étoiles … c’est sa trace que tu vois et que ton cerveau prend comme la réalité !!

L’élément déclencheur s’est inscrit à un moment du passé où tes « moyens » d’enfant, sans mots adéquats, t’ont « paralysé » et tu t’es retrouvé-e dans cet état qui te paralyse encore aujourd’hui : celui de te sentir ENFERME dans un état, sans pouvoir bouger, sans pouvoir apaiser, sans pouvoir trouver de « résolution » à ce stress réellement ressenti. 

Ce n’est pas la mort ou la fin qui nous paralyse, c’est de rester bloqué quelque part pour l’infini.

Ce sont toutes ces situations qui nous font frissonner aujourd’hui, qui nous rappelle cet état mais qui ne sont que des « répétitions » de cet événement, passé sous le seuil de la conscience pour ne pas devenir fou. en quelques sortes, ce sont des ré-activateurs réflexes.

Je te donne des exemples pour imager.

  • Lorsque tu te retrouves à devoir parler en public ou même parfois face à une seule « figure d’autorité » et qu’une sensation indescriptible de « honte » ou de mourir dans les 3 secondes te font battre le cœur à un point que tu as l’impression qu’il va te sortir de la bouche.
  • Lorsque tu te retrouves à devoir choisir entre répondre ou te taire face à quelqu’un qui te harangue et que des scénari se disputent dans ton crâne en calculant tous les possibles (et en général, tu ne retiens que les scénari catastrophes)
  • Quand tu dois juste exprimer ton désaccord face à une proposition de changement de poste de ce patron qui ne va pas du tout dans le sens de tes intérêts

Quand tu dois prendre une décision qui en va de ton bien-être mais que tu sais que les « autres » ne le voient pas de la même manière …

Etc etc (j’en ai des millions d’exemples)

Toutes ces scènes de la vie quotidienne sont vécues par tous évidemment mais, à nouveau, certains y sont beaucoup plus réactifs par résonance à un état antérieur qui n’a pas été « apaisé ». Et nous parlons à nouveau des personnes moins filtrantes.

Et donc …. Ça fait mal de retoucher ?

Naaaaaaaaaaaaaaan !!!!! Ca libère !!!!!!!

Lorsqu’enfin, le cerveau défensif et le petit cœur tout mou de l’enfant terrorisé se rencontrent à nouveau, c’est comme un « feu d’artifices ». Le lien se fait et TOUTES les parties de toi se rendent compte concrètement que la guerre est finie depuis longtemps et qu’il n’y a pas de monstre dans le placard.

Ce sont les retrouvailles tant attendues et, comme de vieux amis qui s’étaient « perdus de vue » depuis belle lurette, quittés sur un malentendu, se rendent compte à quel point ils s’aiment.

C’est logorrhée dans la baraque. Plus rien n’existe d’autre que le présent. Celui des explications, des re-visites, de l’expression des quiproquos, des rires et des pleurs aussi. C’est celui de la trêve, c’est celui où tout devient enfin possible … et de la découverte, en soi, du « bien-fondé » de nos protections si mal comprises à qui on a porté le jugement de « bourreau ».

La partie « défensive » peut prendre des vacances bien méritées et être ENFIN reconnue pour TOUT ce qu’elle a fait pour nous !! Tu sais, cette fameuse reconnaissance que l’on cherche partout, avec avidité, SANS la trouver à l’extérieur … Et les 2 protagonistes principaux sont réellement identifiés. Tu te rends compte aussi, à cette étape, que tu les avais mal jugés et que le MAL ENTENDU se dissipe d’un coup.

C’est l’heure où la lumière revient et le champs des possibles s’ouvrent sur notre vie…

C’est l’heure où tu te rends compte que rien à changé de tes rêves d’enfant et qu’il est toujours temps de les faire vivre.

C’est l’heure de la re-construction et des travaux pratiques pour mettre en place cette nouvelle démocratie intérieure.

Plus rien ne peut t’arrêter, en tout cas, plus rien d’interne et d’inaccessible.

 

Waow, elle est belle ton histoire et donc ? C’est facile apparemment .. Tout est fini à ce moment là ??

Non. Tout commence.

Et Non, Facile n’est pas le terme, le vie continue, avec ses impondérables, ses chaos, ses frustrations …

MAIS, tu auras déposé la chape de plomb qui rendait tes pas si lourds.

Tu auras passé un cap de re-connexion et tu auras compris aussi que tes « solutions » ont toujours été en toi, juste derrière tes peurs.

 

Ce que je vis à présent, personnellement depuis MA RE-CONNEXION est cette compréhension profonde de mes combats intérieurs et, ce faisant, je deviens DISPONIBLE et un réceptacle propre pour recevoir les peurs exprimées par mes filles, sans fuir parce qu’elles ne faisaient que résonner avec les miennes non-reconnues.

J’ai coupé, grâce à ce travail de spéléologue, une transmission intergénérationnelle du poids passés de mères en filles depuis des lustres. J’accepte aussi et vois d’un autre œil la raison mal comprise de ma place de « vilain petit canard » au sein de ma famille. Je rebondis sur un détail qui me vient … mais que je développerai dans un article futur : « les familles toxiques ». Extrêmement difficile et impossible pour un enfant (et nous le sommes tous… « des enfants de ») d’accéder au terme de « famille toxique » car l’angle d’attaque n’est non plus pas le bon. Ce sont les relations qui sont toxiques, pas les individus. (oulaaaaa, j’ouvre un gros doss là 😉 )

Je leur offre un lieu (à mes filles) où elles peuvent déposer leur « peurs » sans autre objectif que de pouvoir les exprimer librement et que ces dernières soient juste entendues, donc « reconnues ». C’est ce que j’ai partagé l’autre jour à Gaelle d’ailleurs, qui m’exposait la souffrance ressentie face à son fils de 12 ans qui semble tout le temps « en colère » et dont la souffrance ne trouve pas de « résolutions » apparentes. L’image d’une bassine m’est venue en discutant avec elle. Nous avons le réflexe de « conseiller » nos enfants, animés par un trop plein d’Amour et nos propres peurs qui sont bousculées en écoutant nos têtes blondes.

Leur offrir une bassine (c’est une image hein) pour déposer sans craintes leurs peurs permet simplement à ces peurs d’être exprimées jusqu’à plus soif et cela offre à l’enfant « le droit d’avoir peur » et de trouver alors ses propres solutions en les affrontant. (sous le regard bienveillant de son « tuteur »).

Dans la tête de l’enfant : « maman a aussi des peurs … donc j’ai le droit de ressentir les miennes…. C’est normal. Je me sens protégé. » 

Une re-connexion à SOI … réelle et concrète permet alors de reprendre sa vie là où elle s’est alourdie. Elle permet, non de ne pas trembler lorsque tu te lances dans un projet nouveau, mais de ne pas rester paralyser pour de mauvaises raisons (celles qui n’existent plus). C’est grâce à cela que j’ai enfin pu créer ce projet de thérapie, d’écriture tant adorée, et de prendre enfin MA PLACE à moi.

 

Et de terminer cet article par ce message de coeur pour toi :

 

« J’aimerais libérer ton esprit Néo, mais je ne peux que te montrer la porte.

C’est à toi qu’il appartient de la franchir. » (Morpheus – Matrix)

 

 

Si ça « te parle », que tu es prêt-e et que tu en as besoin, tu sais où me trouver !!

La passeuse de ravin 😎