Je vis cet instant où, face à l’identification de ma porte d’entrée, je freine et les sensations de peur remontent. Je les repère, je suis dérangée mais, en même temps, je les attendais là, à cet endroit et j’y suis.

Les mots se cherchent et me détruisent (viens je d’écrire) .. Me réduisent voulais je écrire. Et si je laissais aller mes doigts directement connectés à mon cœur ?

Tout chemine longtemps mais tout se décide en 1 seul instant !

Lorsque les astres sont alignés, lorsque la marée est haute, pleine est la lune, où les dents poussent à garou le loup … Peu importe quand ou quelle référence avons-nous à ce propos, c’est toujours la même connexion qui te dis « oui » ou ….. « Pas maintenant … « 

 

AUJOURD’HUI, c’est le moment !!

 

Je touche ma plus grande peur, si ce n’est terreur et je la creuse pour en faire sortir l’essence !

Je ne ferai pas machine arrière.

Je ne peux donc qu’avancer et traverser.

 

Quelle est-elle cette PEUR primaire ?

J’ai peur de la transition !!

Oui, la transition dont j’ai parlé dans le dernier article qui  a poursuivi son œuvre de conscience en mon cœur jusqu’à aujourd’hui. 

J’ai peur de la transition, comme si c’était un pas définitif qui me faisait perdre tout ce que j’avais fait jusque là pour mon bébé : « vivre avec un zèbre ».

Peur de perdre toute mon audience, peur d’être clouée au pilori, peur de l’immobilisme infernal, peur de ne plus avoir accès à mes ressources et peur de ME renier croyais-je.

Je suis remontée, grâce à Débora (une petite elfe rencontrée sur mon chemin), dans mon histoire et j’ai fixé LE moment où tout a basculé pour moi !

 

Aujourd’hui, je me dis TOUT.

 

L’élément déclencheur : « Le fameux coup de fil à ma mère. »

Ma sensation était palpable … le moment où j’ai cru comprendre, par son discours gêné, qu’elle était en train de me dire autre chose. J’ai eu le cœur qui commençait à s’emballer tellement fort qu’il allait exploser dans ma poitrine. Je me souviens des carreaux du sol sur lequel je marchais, dans le couloir de ma maison. J’écoutais sans entendre, tentant de percer, au-delà des mots dits la vérité cruelle et innommable.

Le poison faisait son chemin dans mes veines en y creusant un aller brûlant et sans retour. J’avais envie que tout s’arrête, de devenir sourde, de faire semblant, de m’arrêter et de raconter autre chose mais je ne pouvais pas !!

J’avais tous les âges en un seul instant. Des images et des sensations m’arrivaient en trombe alors que je continuais à lui poser des questions avec la certitude, à chaque seconde qui passait, qu’elle allait me briser en 2 … et cette certitude, encore incompréhensible, que cela serait la dernière fois que je pourrais croire en son Amour, me figeait sur place.

Quelque chose se brisait, quelque chose ne serait plus jamais comme avant, tout mon être le savait.

Et …. Bizarrement, cela venait confirmer ce que j’avais toujours su sans pouvoir ou vouloir le voir.

Elle avait choisi. Elle ne le savait pas encore peut-être mais l’endroit où elle se trouvait était définitif.

A cet instant, je su que j’étais orpheline de mère. Je l’avais perdue.

Mon histoire me confirma cette rupture définitive et aujourd’hui je confirme.

Ce jour là, une partie de moi est morte. J’étais tétanisée, en survie. Je ne savais pas clairement ce qui s’est passé ensuite mais ce que je sais, c’est que le sol s’est ouvert une 1ère fois sous mes pieds et que j’étais aspirée dans un trou sans fond, les mains collées sur les parois lisses… comme Alice.

Je perdais ma mère et une grande partie de moi, comme si une « vérité » tant et tant cachée s’ouvrait à mes yeux, me confirmant ma plus grande terreur d’enfant : perdre ma mère !

La sensation la plus terrible fut le gouffre vertigineux des associations de pensées, trop rapides pour être suivies mais qui m’emmena à une vision de l’avenir bien noir. Elle me déclarait qu’elle ne m’aimait pas, qu’elle m’abandonnait, me reniait.

J’ai vu mes filles apparaître dans mon champs de vision et je pleurais déjà de ce qu’elles allaient perdre à leur tour. Elles n’auraient pas de grand-mère et leur histoire était déjà entachée de CET événement, de CE coup de fil, de CETTE décision prise par une personne extérieure à moi !

Je m’en suis voulue dès le début … de ne pas avoir osé comprendre ce que je savais déjà pourtant. Je lui ai dit OUI plus tôt et j’aurais dû refuser. Tout en moi le savait mais j’ai choisi la facilité. La branche était pourrie et je me suis pourtant assise dessus allègrement.

J’ai mis des années à comprendre que j’avais voulu la sauver. Ma mère était une femme malheureuse, qui s’est enfermée peu à peu et n’a jamais trouvé la paix. Nous avons joué une pièce de théatre dans un silence imposé et une acceptation de chacun tenir son rôle. Il nous a coûté cher, très cher !

Elle, sa vie et moi, une partie de la mienne.

 

Le début de la fin

Je bossais avec elle, pour l’aider dans son divorce et son premier boulot de femme indépendante et juste libérée de ce mari (mon père) qu’elle ne supportait plus. J’ai commencé pendant mes études de psy et poursuivi dès la fin de mon diplôme pour la soutenir au départ. Je n’ai donc pas ouvert de cabinet.

Je ne m’entendais pas beaucoup avec elle, enfant, avec cette impression d’être un ovni à ces yeux. J’étais « Celle qui a un sale caractère, colérique ». Au divorce et la première déchirure rompant la prison silencieuse de cette famille nombreuse « parfaite », toute la façade est tombée, révélant une vérité bien moins brillante que les apparences ne laissaient percevoir.

L’engrenage était lancé. J’étais devenue sa « préférée », « celle sur qui elle pouvait compter », « les autres enfants n’étaient pas à la hauteur d’une telle responsabilité ….. » J’ai gobé et, fière de trouver enfin une place dans son cœur,

j’ai dis oui …. Le 1er.

Elle avait repris une maison de retraite pour personnes âgées.

D’aide soignante de nuit, elle m’a proposé ensuite LA place de directrice. J’avais 25 ans. Ca a fonctionné, elle a pu voir plus grand et reprendre une 2ème maison, avec son nouveau compagnon, de 15 ans son cadet (le clou de mon cercueil .. Et du sien aussi). Son ambition commençait à prendre de la place et sa revanche sur la vie également. Elle me proposa une promotion. Changer de maison de retraite pour une autre, plus grande mais pas en tant que directrice mais gérante sous « leur autorité »

J’avais négocié que Thierry y entre avec moi, étant devenue maman et enceinte de la 2ème.

Accordé maiiiis…. Contrat pas clair.

J’ai re-dis OUI, le OUI de trop.

3 années de dur labeur où un taf incroyable fut abattu. Les problèmes financiers commencèrent.

Le jeune mari de ma mère avait aussi des revanches à prendre sur la vie et, gourmand et anxieux, la pression de « gagner de l’argent vite vite bien mérité » a fait basculer la machine.

Sous cette pression, ma mère a vacillé et est passé inexorablement du mauvais côté de sa barrière.

Jusqu’à la rupture …

 

 

On remonte au début de l’histoire

 

L’instrument du crime : l’argent !

La règle d’or : le tabou

La mise en scène : le mensonge

Cocktail détonant pour pourrir et détruire une famille, de mère en fille depuis à minima 3 générations. Les traumatismes ne sont pas toujours dans la violence verbale et/ou physique.

Au contraire, lorsque les non-dits sont légions, tout le monde souffre doublement !

Une première couche se situe dans l’obligation de répondre à la « place » pré-déterminée, la deuxième dans l’impossibilité de savoir quoi faire puisque tout le monde a l’air d’être heureux !

Te reste à faire semblant et pleurer en silence ou à remuer, te faire pointer du doigt « avec Amour » et te faire te recroqueviller dans ta coquille avec comme couverture une culpabilité sans nom, bien collante :

« mais de quoi te plains-tu ??? » « tu as TOUT! » « Te rends-tu compte des sacrifices qu’on fait pour toi ? » « nous n’avons pas d’argent et d’ailleurs, il ne fait pas le bonheur ! »

 

Ce qui s’est inscrit en moi ? : je ne suis aimable que si je donne mon accord au dictat familial : « tais-toi et souris ». Ne pense pas que tu pourras vivre dans l’abondance. Si tu le fais, tu nous renies et nous ne te reconnaîtrons plus. Nous ne t’aimerons plus, tu ne feras plus partie de notre famille. Fais le maximum de ton côté pour y arriver. Fais des études, nous n’avons pas eu la chance d’en faire de belles. Va prouver au monde que tu es intelligente mais ne gagne pas d’argent, c’est impossible.

 

Si je pouvais leur répondre aujourd’hui, je leur dirais ceci :

De quoi je me plains ???

De vos mensonges gluants, de vos souffrances qu’ils cachent et, de nous transmettre vos PEURS !

Un enfant ressent le mensonge, toujours ! Vos mensonges vous brûlent de l’intérieur et vous transmettez votre feu consumé par ce silence qui vous enferme.

Vos barrières sont des œillères et votre silence une camisole.

Je refuse. J’ai toujours refusé ces mensonges. Ils m’ont coûté cher, beaucoup plus cher que TOUT l’or du monde. En refusant votre « droit à vivre pleinement », dans l’abondance absolue et la liberté de vous choisir, vous avez fui votre propre responsabilité; celle que j’ai décidé de trouver, coûte que coûte. J’ai refusé leurs mensonges et cela s’est inscrit dans mon corps dès mes 11 ans : ma colonne est tordue. Elle a choisi son chemin et s’opposait à ces injonctions.

J’ai mis des années, à tenter de comprendre pourquoi j’ai toujours eu cette sensation de faire des efforts énormes et ne jamais goûter la saveur de la « réussite »… Parce que je fonctionnais à moitié : je répondais à 2 ordres contradictoires. Remplir ma part, mue par cette quête plus forte que tout et m’empêcher ensuite par mon accord à la vôtre. Je n’ai JAMAIS pu goûter l’abondance, je me sabotais juste avant !

 J’ai poursuivi le dictat, le traînant comme une lourde cape et aujourd’hui, j’ai compris. Je suis prête.

J’ai décidé de le rompre définitivement. J’ai décidé de prendre ce risque.

Je suis morte de peur mais si j’écoute cette fois mieux ce qui est présent depuis le début, c’Est-ce chemin que je vais emprunter !

C’EST MON CHEMIN !!

 

Voilà ….. C’est fait.

 

Epilogue

Ce que j’ai ressenti, pressenti profondément ce jour où tout a basculé pour moi, j’avais 30 ans.

Nous avons dit NON, en couple, à ma mère lorsque nous avons compris qu’elle négociait pour garder l’un de nous 2 à la tête de cette maison de retraite, mon 1er NON

Il m’a coûté cher, nous a coûté cher !

Nous avons compris le « jeu pervers » dans lequel nous jouiions, avec la confirmation qu’elle avait BESOIN de nous pour SON empire, son mensonge.

Nous devant de l’argent, elle nous a ensuite attaqué en justice pour « abus de biens sociaux », confirmation de ce qui se jouait au creux de son mal-être.

Le procès a duré 6 ans. Nous avons gagné.

Ils ont fait appel. 4 ans de plus. Nous avons gagné ….

 

La réalité crue : nous avons tous perdus

Nous avons vécu 10 années de stress, isolés de la 1/2 de la famille, exilés, loin d’eux, en lourde tristesse en essayant de protéger nos filles chéries et de re-construire sur nos cendres.

Insolvabilité calculée de sa part, dossier « sans suite ». Elle a déclaré la maladie de Charcot en janvier 2012 et est partie en octobre, 1 mois après la fin du procès.

Le clou du cercueil : le jeune marié avait, entre 2, l’entreprise à son nom …. Et est parti avec l’héritage de toute la fratrie.

 

 

Le coupable dans l’affaire ? : le silence !!!

En ce jour, j’ai pris la décision de le briser !